Un Galeao du sel, de Setubal à Noirmoutier

27/12/1916 : Lancement à l’eau du bateau, au Chantier Francisco d’ Ajuda pour le compte de la firme de pêche Mesquita sous le n°487 à Sétubal, Portugal

6/09/1920 : Nouveau propriétaire,toujours destiné à la pêche côtière.

16/01/1926 : Nouveau propriétaire: Antonio Tavares. Nouvelle destination : transport fluvial et côtier du bois, du liège et du sel, sous le n°90 TL, le bateau peut transporter 40 tonnes de sel.

18/04/1935 : Passeport délivré à Lisbonne pour le service International.

29/05/1935 : Le bateau fait du transport de marchandises, de sel, le long de la côte Portugaise et le sud de l’Espagne. A son bord : un capitaine, un matelot, un mousse.

15/08/1966 : Monsieur Henri Kérisit (collaborateur de la revue : le Chasse-Marée) photographie le bateau dans le port de Sétubal. A cette époque 14 Galèaos sont encore en service et font sécher leur voiles.

21/07/1968 : O’abandonado participe à la dernière régate de Galèaos, qui avait lieu chaque année à l’occasion de la fête de la mer, à Sétubal, organisée par M. Cabecadas (défenseur du patrimoine maritime portugais).

Hiver 1968 : Pour ne plus payer de taxes annuelles, le bateau est coulé volontairement par le propriétaire, dans un bras de la rivière du Rio Sado. En effet, la modernisation fait que le transport du sel s’effectue dorénavant par camions. une vingtaine de bateaux suivront le même sort….15 années d’abandon, exposé aux intempéries, au soleil et aux marées, en font une épave ensevelie dans la vase.

Juillet 1982 : Découverte de l’épave par Luc Archambeault. Premier contact avec le bateau, des sondages dans la vase nous révèlent des fonds sains. En effet, toutes les parties immergées dans la vase se sont conservées, les varangues et le bas des membrures sont en parfait état. Le reste : pont, barreaux, serres, étrave, étambot, bordés sont pourris. Deux mois et demi de travail dans la vase seront nécessaires pour faire flotter la coque.

25/10/1982 : Achat officiel de O’Abandonado. A l’aide de bidons et d’un moto pompe pour la faire flotter, l’épave est remorquée et montée au sec, aux chantiers Manel Viana de Setubal.

1983-1984 : Durant plus de deux ans et avec l’aide de deux charpentiers, le bois pourri est remplacé par du neuf et petit à petit la coque retrouve son allure d’origine. Toute la construction se fait avec du pin d’Alcacer do sal, pin maritime pour les planches et bordées et pin parasol pour les membrures et barrots.

Janvier 1985 :  La coque neuve est mise à l’eau et à son emplacement un mouton est grillé et un tonneau de vin vidé par les charpentiers et les amis…  Il faudra encore une année de travail pour finir les cabines et le gréement.

Mars 1986 : O’abandonado est fin prêt pour son premier voyage : Sétubal, Gibraltar, Porto, Noirmoutier.

Douarnenez 1986 : Lors de ce rassemblement de vieux gréements où l’on a compté 350 bateaux, O’abandonado reçoit le prix de la plus jolie voilure, décerné par le Chasse-Marée (revue sur le patrimoine maritime).

Octobre 1986 : Deuxième traversée du Golfe de Gascogne, retour du bateau vers ses eaux d’origine. Jusqu’en 1990, O’abandonado naviguera sur la côte portugaise en organisant des croisières vers l’Espagne et le Maroc.

13/11/1990 : Départ de Lisbonne, troisième traversée du Golfe de Gascogne, O’abandonado se base à Noirmoutier.  De 1991 à 2020,  Luc et Isabel Archambeault  proposent des sorties en Baie de Bourgneuf.

13/03/2020 : Luc et Isabel vendent la société ainsi que le O’Abandonado, à Mr Pierre Delaveau et sa compagne. Ils continuent l’activité sur l’ile de Noirmoutier tout en faisant évoluer le type de sorties proposées.